L’analyse du schéma de latéralité
Un nouvel outil de compréhension des troubles « dys », du HPI, de la double exceptionnalité, et des profils atypiques.
Une voie d’entrée vers des enseignements adaptés et des remédiations ciblées.
Gauchers, droitiers, mixtes et ambidextres n’apprennent pas de la même façon !
Vous trouverez sur cette page tout ce qui est nécessaire pour comprendre à quoi sert la notion d’analyse du schéma de latéralité et commencer à la découvrir.
Je vous invite à découvrir ici le fruit de mon travail de recherche basé sur des années d’observations en cabinet étayé par le recueil de nombreuses données publiées dans les domaines des sciences de l’éducation, de la neuro-imagerie, de la psychologie et remédiation des troubles des apprentissages.
Je tiens à remercier tout les professionnels qui œuvrent chaque jour à aider les élèves et leurs enseignant à mettre au point une pédagogie respectant la neurodiversité, touts les professeurs et les aidants dont le travail m’a inspiré, tout les chercheurs qui ont publiés des articles sur le sujet du développement du cerveau
C’est grâce à eux que j’ai pu dans les années 2010 « avoir le déclic » et réunir diverses informations au sein d’une théorie et d’une pratique unifiée, simple d’accès, utile à tous : l’analyse du schéma de latéralité.
Il s’agit en ce début d’année 2024 d’une première publication,
le contenu est amené à s’enrichir au fil du temps.
Bonne lecture !
Etienne Lang , créateur du concept d’analyse du schéma de latéralité
Le schéma de latéralité : la pratique
L’analyse du schéma de latéralité est avant tout un outil pratique.
Il consiste en un relevé des différentes dominances (main, jambe, œil, oreille, hémisphère, main qui écrit …) et de leurs caractéristiques (fort ,faible, mixte, confuse alterné)
Ce relevé conduit en premier lieu à un interprétation simple, élément par élément (comment je vois , comment j’entends, comment je ressens et comment j’agis)
Il est suivi d’une interprétation combinée (effet des cohérences et contradictions des caractéristiques de latéralité, mode de pensée et d’action)
Il sert à expliquer le fonctionnement du sujet dans sa vie et dans ses modes d’apprentissages (troubles dys, capacités remarquables, troubles associés, affectivité)
Il éclaire les adaptations et les éventuelles remédiations à mettre en œuvre face à de la dyslexie ou un ensemble de troubles associés (comment adapter les apprentissages, quelles activités privilégier, vers quel professionnel se tourner)
Le schéma de latéralité : les troubles des apprentissages
L’application la plus immédiate du schéma de latéralité consiste en l’explication rationnelle du risque de troubles des apprentissages chez certains sujets.
Nous ne naissons pas tous égaux face aux apprentissages formels.
Les schémas de latéralité plutôt droitier et plutôt homogènes sont généralement plus favorables à la lecture, l’écriture, la mémoire visuelle et auditive.
Au contraire les schéma de latéralité plutôt gaucher ou mixtes sont souvent associés à des particularités pouvant déboucher sur des modes d’apprentissages moins classiques, parfois des difficultés scolaires, des gènes aux activités sportives, des difficultés sociales. Mais ces schémas portent en eux des possibilité d’épanouissement dans des domaines particuliers (habiletés manuelles, sportives… ) et parfois très créatifs (sciences, arts, relations sociales …)
Concernant les difficultés de lecture le bilan de latéralité permet de discerner avec une bonne probabilité ce qui est lié au développement latéralisé de ce qui doit être pris en charge autrement.
Il permet d’anticiper sur la façon dont ces troubles peuvent s’effacer ou non avec le temps et d’indiquer que privilégier pour favoriser les processus cognitifs.
On a également là un modèle explicatif de l’association de plusieurs troubles (comorbidité) et parfois aussi de talents insoupçonnées (précocité , neuro-atypisme, HPI)
Le schéma de latéralité : les bases théoriques
Alors que je prenais conscience de l’incroyable source d’information qu’est le schéma de latéralité, j’ai eu besoin de comprendre au niveau neurologique comment nos deux hémisphères cérébraux se spécialisent, décident d’une dominance droite ou gauche puis se coordonnent.
J’ai lu de nombreuses publications scientifiques et de la littérature spécialisée, j’ai confronté ces informations à l’expérience d’enseignants, de professionnels du soin et de la remédiation, j’ai recoupé le tout avec mes observations personnelles.
Ce travail m’a permis de voir émerger un ensemble de mécanismes œuvrant ensemble à la mise en place de la latéralité(réflexes archaïques, spécialisation précoce, apprentissages par renforcement, modulation de la vitesse des influx neuronaux, phénomène de prédominance temporelle hémisphérique)
Cette démarche a consisté à réunir dans un cadre unifié des données déjà connues mais qui fallait relier entre-elles.
Je lui ai donné le nom de théorie temporelle de la latéralisation, ou latéralisation en trois phases.
Cet aspect du développement psychomoteur lié à l’augmentation progressive de la vitesse de circulation des influx nerveux au cours de la maturation du cerveau permet de répondre à de nombreuses questions :
- Comment s’organise la mise de place de la latéralité ?
- Pourquoi certains âges de la vie sont des périodes sensibles dans le cadre des apprentissages ?
- Comment expliquer certaines précocités tout comme certains retards ?
- D’où peuvent provenir certains schéma de latéralité complexes ?
- D’où vient le phénomène « d’emballement cognitif » que connaissent certains « atypiques » (« zèbres et autres HPI) ?
- Comment expliquer la conformation atypique de leurs « structures mères » cognitives lorsqu’il y a précocité ?
- Pourquoi certains atypiques sont plus sujets à des troubles de l’attention ?
- Comment fonctionnent certaines pratiques de rééducation/ remédiation des troubles des apprentissages ?
Certe la connaissance de ces développements théoriques n’est pas indispensable à la pratique de l’analyse du schéma de latéralité.
Cependant elle en assoit la pertinence, en affine la compréhension et elle intéressera toute personne qui s’interroge sur la neurodiversité, les troubles d’apprentissage, le développement psychomoteur de l’enfant et les méthodes de rééducation et de remédiation.
Le schéma de latéralité : comorbidité (dys, TDAH, double exceptionnalité)
Je considère que relever le schéma de latéralité d’une personne, c’est comme ouvrir le capot d’une voiture et regarder fonctionner le moteur.
Si en réalité il est impossible de de « soulever le capot » de la boite crânienne et d’observer le câblage du cerveau, il est assez facile de déduire du schéma de latéralité certaines caractéristiques de son fonctionnement.
De même que le mécanicien peut au premier coup d’œil comprendre une panne ou trouver l’origine d’un dysfonctionnement, on peut alors avoir une vue d’ensemble du fonctionnement du sujet et trouver une explication logique à toutes sortes de manifestations, au premier chef certains troubles des apprentissages.
Une des choses les plus importantes est que vu sous l’angle d’une latéralité complexe la dyslexie (au sens large du terme, mais elle se décline en une multitude de troubles « dys ») pourrait être comprise comme un phénomène normal en regard de certaines particularités neurologiques.
Reste qu’il s’agit d’un handicap bien réel dans le contexte scolaire, sportif et parfois social. Mais ce handicap est souvent associés à des talents exceptionnels qui en sont la contrepartie et qu’il s’agit de développer.
La connaissance du schéma de latéralité permet de ne plus marcher à l’aveugle vers des solutions mais bien de comprendre, et pour le sujet, de se connaitre et se comprendre.
Le schéma de latéralité : surdoués, HPI , zèbres et autres atypiques
Ce n’était pas moindre des surprises qui m’attendait en étudiant systématiquement le schéma de latéralité de mes patients jeunes et moins jeunes que de constater que ce que l’on nomme précocité, douance, haut potentiel intellectuel ou profil atypique est systématiquement associé à certaines combinaisons de latéralité.
Cette découverte incroyable m’a permis de rassurer de nombreuses personnes, tout en leur donnant une base explicative à leur particularité. Les phrases les plus fréquentes sont « alors je ne suis pas fou (folle) « , « enfin quelqu’un qui me comprend »…
L’étude simple du schéma de latéralité donne ses clés sur les perceptions et les habiletés.
L’étude combinée du schéma ouvre à la compression du phénomène d’emballement cognitif (« je pense trop ») au type de douance (profil laminaire ou complexe), à l’hypersensibilité, et aux interactions sociales particulières.
Le bilan pose les bases d’une reconnaissance et d’une acceptation de soi qu’il faudra ensuite ancrer par un travail sur soi.
Le schéma de latéralité : l’affectivité des droitiers et des gauchers
Lors de ma formation en Psychosomatique Clinique et Humaniste il m’a été donné d’entendre une chose que j’ai d’abord trouvée très étrange. Gaucher et gauchères n’auraient pas la même affectivité, les mêmes centres d’intérêt, les mêmes interactions sociale que les droitiers et les droitières.
En consultation j’ai pu commencer à le vérifier régulièrement. Bon nombre de femmes se qualifiant de « garçon manqué » et d’homme se qualifiant « d’homme sensible » étaient effectivement dotés d’un certain type de schéma de latéralité . Certains et certaines se situaient entre deux pôles et portaient un schéma mixte.
Chez les enfants les questions de harcèlement scolaire étaient souvent liées à leur différence dans leur façon d’aborder les relations avec les autres enfants. Parfois également dans la famille ou leur particularité n’était pas toujours comprise, se mêlant parfois même à une dysphorie de genre (sensation de discordance entre le sexe biologique et le genre ressenti)
Il existe peu de travaux de recherche sur l’affectivité liée à la latéralité même si quelques pistes se dessinent.
Mais dans le cadre du bilan de latéralité la prise en compte de cette dimension est fondamentale et très souvent l’occasion d’une meilleure compréhension, un meilleurs acceptation de soi.
Le schéma de latéralité : pour quels professionnels ?
La pratique du relevé et de l’interprétation du schéma de latéralité concerne potentiellement tous les professionnel travaillant au contact d’élève ou de patients en difficulté. Il peut aussi enrichir considérablement le travail en psychothérapie.
Selon les cas il pourra s’agir d’un outil utilisé à titre d’information, venant orienter la réflexion sur des axes pédagogiques, informer un élève et ses parents sur certaines pistes à suivre.
Les enseignants sportifs et artistiques y trouverons la justification de leur enseignement qui est au cœur du développement de l’enfant.
Parfois cela pourra devenir un élément diagnostic utilisé en routine dans le cadre de diverses consultations de thérapeutes.
Pour les professions qui sont( centrée sur le sujet de la neuropsychologie et le neuro-développement le schéma de latéralité deviendra certainement un incontournable.
Latéralité et apprentissage : publications à venir
Écrire demande du temps, mais j’ai vraiment à cœur de partager mes découvertes dans un format qui permet de rentrer dans le détail du monde passionnant du développement de l’enfant sous l’angle de la latéralité.
Un livre est en gestation, d’autres devraient voir le jour pour le compléter dans des domaines plus précis.
Formation
Les formations pour 2024 sont en préparation
Deux types de formations sont proposées
- enseignants (professeurs des écoles, enseignants spécialisés, enseignants sportifs et professeurs des disciplines artistiques)
- thérapeutes (pour le travail en consultation, pour le travail en remédiation)