La pratique

L’observation est le premier moyen de relever le schéma de latéralité

En pratique l’analyse du schéma de latéralité peut se résumer à ceci :

Le relevé du schéma de latéralité est constitué de tests de la dominance droite ou gauche de la main, de la jambe, de l’œil, de l’oreille, de la main qui écrit et d’autres indices de latéralité comme la préférence cognitive droite ou gauche.
Cette dominance est précisée comme étant forte, faible, double (ambidextrie), confuse, alternée …

Une représentation « vue d’avion » d’un schéma de latéralité ( mD, jG, oeD, orD, hémG, écrit mD)

Il s’effectue par des tests simples que toute personne convenablement formée peu mener à bien.
Aucun matériel couteux n’est nécessaire.

Représentation sous forme de « carte mentale » d’une schéma de latéralité


Les relevé consiste en une observation attentive et des tests de l’œil dominant et/ou directeur à différentes distances, de l’oreille dominante, de la main dominante dans différentes situations, de la jambe dominante également dans différentes situations.

La simple observation permet souvent de déterminer la jambe d’appel


Les aires cognitives dominantes (celles qui sont mobilisées en premier dans le raisonnement) sont déduites d’un questionnaire sur les centres d’intérêts et certaines habiletés.
Il existe à la base 64 combinaisons possibles avec de multiples nuances.
Le schéma de latéralité est donc une sorte de carte d’identité neurologique qui décrit commente est « câblé » le cerveau du sujet.

Attention, la main qui écrit n’est pas forcément la main dominante !

Chaque mode de latéralisation peut s’interpréter élément par élément.

Si l’on s’en tient au 6 éléments de base du schéma de latéralité, le schéma de latéralité décrit comment le sujet voit, entend, manipule, se déplace, réfléchi et écrit. Bien qu’il s’agisse de généralités, ce sont de précieuses informations qui expliquent le type de mémoire (auditive, visuelle, kinesthésique) , les préférences dans les raisonnements abstraits ou concrets, les capacités manuelles et sportives (on connait les facilités des gauchers de la jambe et de la main dans des sports tels que le football, le tennis , l’escrime)

Exemple de schéma de latéralité indiquant les bases de l’interprétation simple


Chaque élément de latéralité peut-être commenté en terme d’aptitudes, mais aussi de difficultés à surmonter, de conseils à suivre.

Caractéristique générale de l’œil gauche :
Vision plutôt large, périphérique.
Bénéfice : c’est l’œil dominant de nombreux photographes, qui nous donnent à voir comme une composition dans l’espace ce que l’œil droit se serait contenté d’analyser en éléments séparés. Cet œil perçoit en premier lieu les formes générales, les lignes de fuite, et à-plat de couleur sans les relier à une signification précise mais plutôt dans leur aptitude à susciter l’émotion.
C’est les capacités de cet œil qu’utilisent les dessinateurs pour passer de la 3D à la 2D.
Difficulté : pour la plupart des gens, cet œil n’est pas directement lié aux aires du langage et de la lecture.
La mémoire visuelle n’est pas performante.
Dans l’enfance apprendre à lire avec un œil gauche dominant peut être plus difficile. Cet œil dominant favorise une forme de lecture globale, ce qui entraine des erreurs de décodage, des confusions de mots.
L’œil gauche dominant aimerait entrainer le regard vers la gauche alors que la lecture du français nécessite de lire vers la droite. La lecture peut être plus fatigante.
Il est possible que le sujet ait des difficultés face à un livre à la mise en page complexe (encarts, tableaux, documents annexes) comme le sont souvent les manuels scolaires.
Caractéristique cognitive associée : tendance à considérer les choses en premier lieu dans leur contexte avant que de les analyser finement. Créativité graphique. Représentation des concepts sous forme de carte mentale plutôt que de liste.

Exemple tiré d’un commentaire d’interprétation simple

L’interprétation combinée décrit comment interagissement les différentes latéralités chez un même sujet.
Pour les personnes dont le schéma est homogène (entièrement droitier ou entièrement gaucher) l’interprétation est assez facile.
Les schéma mixtes demandent plus d’attention étant donné qui apportent des contradictions entre la droite et la gauche.
Ils sont porteurs de possibles difficultés d’apprentissage mais aussi de talents particuliers.

Comment aider cette droitière dont l’œil directeur est le gauche ?

Par exemple une personne droitière qui vise de l’œil gauche se retrouve bien mal à l’aise pour pratiquer le tir à l’arc.
Comment l’aider à surmonter cette difficulté ?
Autre exemple : une personne qui écoute de l’oreille droite mais regarde de l’œil gauche aura potentiellement de grandes capacités à étudier et à faire la synthèse d’un texte. Comment l’aider à tirer parti cette capacité ?

L’interprétation combinée des éléments de latéralité est indispensable pour éclairer les particularités de chaque enfant, de chaque personne à la latéralité complexe. Elle s’appuie sur la connaissance des 64 schémas de base et sur certaines variantes. Elle indique des risques de présenter certains troubles des apprentissages , elle révèle également des potentialités. Elle ne peut cependant pas être dogmatique car le schéma de latéralité n’est pas le seul élément qui détermine les capacités cognitives. La nature est pleine d’imagination, chaque individu est unique.

L’interprétation simple puis combinée du schéma de latéralité est comme une grille de lecture. Elle est souvent vécue comme une révélation : « enfin je comprend comment je fonctionne ».
Le bilan est le moment de la confrontation entre l’interprétation du schéma de latéralité et le vécu du sujet pour répondre à ses questions et l’aider à trouver des solutions à différentes problématiques.
Il peut s’agir de soucis avec les apprentissages, des troubles de l’attention, de difficultés relationnelles, de sensation de décalage, de question sur l’affectivité et la motivation…

Le bilan s’appuie également sur la théorie temporelle de la latéralité ou « développement latéralisé en trois phases » pour s’adapter à l’âge du sujet, ou pour revenir sur des étapes problématiques de son développement.

Par exemple une situation qui se présente souvent est celle d’un enfant de trois ou quatre ans présentant un langage peu articulé. Si cet enfant est nettement « oreille gauche », il est probable qu’il s’agisse d’un trouble du feed-back auditif. L’enfant ne s’entend pas parler avec la précision nécessaire, il ne peut donc pas exercer un contrôle sur sa phonation pour la rendre plus intelligible.
Avec le temps la coordination progressive des deux oreilles devrait finir par pallier à ce manque.
Mais il suffit parfois de lui faire jouer à s’écouter seulement de l’oreille droite pour qu’il parvienne à ressentir les subtiles nuances des consonnes.
Si le trouble persiste, on pourra recommander une rééducation auditive par des sons filtrés de type Méthode Tomatis

On peut être gaucher / œil gauche et pourtant doué pour l’électronique

Le bilan de latéralité permet d’interpréter les résultats paradoxaux de test neuropsychologiques (tel que le Wais et le Wisc) selon l’angle du « câblage neurologique ». Par exemple un schéma mixte peut expliquer une différence importante entre des capacités élevées en compréhension verbales et des capacités faibles en mémorisation.

Le bilan de latéralité comprend des recommandations individualisées pour les apprentissages (comment mieux mémoriser ? comment faciliter la lecture ? comment mieux structurer son travail ? quelle discipline favoriser ?).
Il peut déboucher sur des conseils en remédiation : comment travailler à surmonter une difficulté liée à la latéralité ? quel professionnel rencontrer pour accompagner ou rééduquer un trouble dys ?

Le bilan de latéralité est donc un outils utilisable par de nombreux professionnels pour aider les enfants (mais aussi des adultes) de façon précise et individualisée.