HPI, surdoués et autres atypiques

On en sait enfin plus sur le cerveau atypique

J’ai accumulé des observations pendant des années sur des enfants et des adultes et je suis aujourd’hui convaincu d’une chose : le schéma de latéralité est une clé majeure de compréhension du cerveau atypique.

Pour le dire autrement, il existe un nombre limité de combinaisons de latéralité œil/oreille/ main/jambe qui sont systématiquement associées au Haut Potentiel Intellectuel.
La plupart des schémas complexes sont associée d’une façon ou d’une autre à des caractéristiques liées au mode de pensée « atypique » dit aussi « philo-cognitif ».
De plus chaque combinaison, chaque schéma de latéralité est spécifique d’une certaine « coloration » qui ont pour nom « laminaire ou complexe » et autres distinctions jusqu’ici constatées mais non expliquées.


Test WISC ou WAIS hétérogène : enfin une explication ?

Rien n’est plus frustrant que de passer un « test de QI » dans le but d’y voir plus clair et de recevoir comme résultat la mention « test hétérogène, un chiffre ne peut être établi ».
Même si le professionnel qui a fait passer le test insiste sur l’interprétation des différents indices en tant qu’indicateurs séparés, il reste généralement des questions sans réponse :
« Suis-je stupide puisque certains indices sont très bas ?
Ai-je manqué de concentration ?
Est-ce quelque chose ne tourne pas rond en moi ?
Est-ce que c’est du à ma dyslexie ?
N’avais-je pas raison de me méfier de passer ce test ? »

La réalité est selon moi beaucoup plus simple :
Un test hétérogène est généralement le résultat normal et prévisible dans le cas d’un schéma complexe à tendance cognitive « cerveau droit »
Par exemple une latéralité à œil gauche dominant exclue quasi systématiquement la possibilité d’une bonne mémoire visuelle, aussi certaines parties du test seront forcément impactées par cette particularité.
Par contre un schéma mixte sensoriel droit / moteur gauche donne le plus souvent un test au résultat calculable et plutôt élevé.
Tout l’intérêt du l’analyse du schéma de latéralité tient dans la possibilité de préciser les compétences et les limites de chacun, y compris dans le cadre d’un test de QI.

Le HPI est-il une façon de penser différente ?
Le schéma de latéralité donne la réponse.

Classiquement le HPI est évalué par le passage d’un test WISC pour les enfants et WAIS pour les adultes.
Jusqu’ici HPI (haut potentiel intellectuel) est synonyme de HQI (haut quotient intellectuel)
Aujourd’hui certains experts proposent que l’on fasse une distinction entre HPI et HQI.

Le HQI concerne théoriquement 2,3 % des personnes, il correspond à un test de QI calculable supérieur ou égal à 130.
Certaines études le lient à une vitesse de traitement de l’information élevée.

Le HPI serait plutôt spécifiquement lié à une façon différente de réfléchir. Cette catégorie pourrait donc inclure les individus au QI non calculable mais présentant des indices très élevés dans certaines parties du test.

Certaines personnes nous semblent étranges et possèdent pourtant des capacités extraordinaires

Le terme « atypique » élargirait encore le spectre des personnes au test difficile à interpréter.
Le critère serait alors clairement cette « façon différente de penser », quelles que soient les performances au test.
Or il n’existe pas de test spécifique qui fasse consensus aujourd’hui pour qualifier une personne d’atypique, mais plutôt un ensemble de critères comportementaux assez saillants (engagement, intensité, créativité, mais aussi empathie, hypersensibilité, sensation de décalage..)

J’ai pu constater que schéma de latéralité permet d’éclairer ce qu’est cette « façon différente de penser » tout en justifiant ces éléments comportementaux.
Mieux encore, au delà des généralité il permet de détailler ces éléments pour chaque personne.

Autrement dit lorsque je reçois une personne qui a passé un test non interprétable ou qui se demande si elle devrait passer un test (pour les enfants ce sont les parents qui posent cette question) je commence toujours par relever le schéma de latéralité.
Le bilan de latéralité est un énorme soulagement en cas de test non calculable, car il donne l’explication des résultats hétérogènes.
Le bilan de latéralité est aussi un bon moyen de préparer le passage d’un test en évoquant en amont la possibilité d’un résultat hétérogène et en pouvant justifier de cela.

« L’emballement cognitif »: un effet de la latéralité ?

Tous les schéma de latéralité liés au HPI sont des schéma mixtes. Ces schéma font intervenir les deux hémisphères dans des interactions complexes qui se sont mises en place dès le plus jeune âge.
Lorsque j’entends une personne me dire « je pense trop », « j’ai toujours une idée qui rebondit sur une autre », « ça ne s’arrête jamais » je vérifie toujours le schéma de latéralité, qui est le plus souvent un des schéma mixtes en question.

Tout se passe comme si l’hémisphère droit produisait des idées nouvelles qui enclenchaient un fil de raisonnement dans l’hémisphère gauche qui entrainait au passage une nouvelle idée dans l’hémisphère droit qui stimulait un nouveau raisonnement dans l’hémisphère gauche et ainsi de suite…
En tout cas c’est exactement ainsi que le décrivent les personnes concernées.

Alors même que le « mode par défaut » (l’activité cérébrale spontanée en dehors de toute stimulation) est normalement plutôt calme, chez les personnes au schéma mixte elle est auto-entretenue à un haut niveau d’activité.
Cet effet « ping-pong », je l’ai logiquement nommé emballement cognitif.